Il y a une dizaine d'année, avec notre Rio 450 Cross, nous sommes allés passer une semaine à Houat à 5.
Le bateau rempli de 2 tentes, du nécessaire de couchage, de nourriture et de l'armement, l'ami de ma fille et moi
sommes partis de Port-maria à Quiberon, les autres prenant la navette.
Du haut des 40 cms de franc-bord du Rio, nous étions peu rassurés dans
la bonne houle de ce jour-là, mais nous sommes arrivés à bon port.
Durant notre semaine ensoleillée, nous avons enchainé randos, visite de criques, baignades, pour finir par un tour
complet de l'île, en fin de séjour.
La nourrice et les bidons d'essence presque vides, je me suis rendu au port pour les remplir.
La surprise a été d'apprendre qu'il n'y a(vait) pas d'essence à Houat !
Des pompes gasoil, me dit-on, pour les pêcheurs mais rien pour le plaisancier..
Je tourne donc un peu dans le port pour mendier quelques litres aux bateaux présents, à votre bon coeur m'sieur-dames;
que tchi, pas une goutte! Je me mets ensuite à faire le tour des commerces en me disant que ces bons îliens me vendraient
un peu de ce qu'ils gardent pour leur tondeuse ou mobylette? rien du tiou !
Et clou de l'affaire, interdit d'en ramener par la navette: "matière dangereuse", dixit un marin de la dite-navette!
Je croise au village 2 gendarmes, fort sympathiques, qui me confirment ce désert pétrolier.
Le seul moyen, me disent-ils, c'est de commander des bidons via transfert spécial par navette qui a lieu une fois par semaine le mardi
pour livrer les houatais; mais je travaille lundi, moi !
Koidonc que je vais-je faire ?
Après avoir envisagé toutes les possibilités, j'ai pris ma décision, un peu inquiet.
J'espère qu'il y a prescription ! j'ai choisi le transfert par navette.
Pour qu'on ne voie pas les bidons, je suis parti avec 2 valises à roulettes utilisées à l'aller, plus un sac à dos.
A Quiberon, j'ai acheté un bidon manquant, les ai tous remplis de bon sans-plomb, et ai repris la navette de retour;
sur mon siège, je vous assure que je n'en menais pas large, j'avais beau avoir serré à fond les bouchons, je craignais
la fuite de carburant, et donc l'odeur qui me confondrait. Mais ce qui a le plus coulé, c'est ma sueur !
Sorti sans encombre du bateau, avec l'idée que j'ai réussi ma mission, je marche sur le quai et remonte la pente
jusqu'au bourg. En passant devant la superette, malgré une valise à chaque main et mon sac, je me décide à faire
une ou 2 petites emplettes. Mal m'en a pris, je croise à la caisse, en civil, les 2 gendarmes !
A voir leur yeux ronds, regardant mon chargement, j'ai su qu'ils avaient tout de suite compris!

Les secondes passent, ils avancent, ils sont en civil, et sans rien me dire, ils sortent, et ne se retournent pas.
je suis pétrifié et .. sauvé !
Merci la maréchaussée, de m'avoir laissé continuer mon chemin!
Aussi, pour ceusse qui se rendent à Houat, à moins qu'une pompe essence y ait été mise depuis, prenez une réserve pour le retour,
vous éviterez des sueurs froides !
